La démarche d’Etienne, en ce troisième tiers du XII^ème siècle n’est pas si rare qu’on puisse le penser. D’autres l’ont précédé dans cette recherche de Dieu, dans cette quête d’absolu. Cette recherche de l’essentiel. Aujourd’hui encore, des femmes et des hommes décident de tout quitter. De s’éloigner du tumulte du monde pour trouver en eux même, le lieu, le temple où le créateur réside et les attend. Faire taire ce monde bruyant assoiffé de reconnaissance et d’argent. Eux, au contraire, décident un jour de vivre dans l’ignorance de tous et la plus grande pauvreté, pour leur plus grand bonheur.

L’excellent ouvrage de François De MUIZON « Dans le secret des ermites d’aujourd’hui », nous apprend que le phénomène c’est amplifié ces trente dernières années. En 1990 le nombre d’ermites en France est estimé à 150 environ. Dix ans plus tard, on pense qu’ils sont près de 300. Pourtant, rien n’est fait pour faciliter ces vocations si particulières. Il était probablement plus facile de se retirer du monde, à l’époque d’Etienne, même si la décision de quitter le monde n’est pas plus facile. Mais, à son époque il n’y avait de sécurité sociale obligatoire, pas de crédit à la consommation, pas de ligne téléphonique ou Internet à résilier et pas de portable. Il n’en demeure pas moins que la recherche de ces hommes et de ces femmes d’aujourd’hui, reste la même.

Etienne de Muret s’inscrit cependant, dans ce formidable courant de renouveau spirituel des XI^ème et XII^ème siècles. Ceux-ci vont voir fleurir une « élite » spirituelle qui refuse la vie installée dans le confort, l’opulence et la notoriété, lui préférant la prière dans la solitude du repli du monde.

Etienne est l’un des exemples types de ce renouveau de la vie monastique en occident. Il veut être au plus prêt de l’évangile, comme l’étaient les premières communautés chrétiennes. Il a toujours dit à ces compagnons de suivre l’évangile, que l’évangile, mais tout l’évangile. Il aimait particulièrement, dit-on, l’oraison et la pauvreté.

Si d’autres l’ont précédé dans la solitude sans pour autant fonder d’ordre particulier, Etienne, rejoint par quelques compagnons, va se retrouver à la tête d’un des plus pauvres mais, des plus grands ordres monastiques du moyen-âge.

De grandes familles monastiques suivront ce précurseur amoureux de pauvreté. En effet, une dizaine d’année plus tard, saint Bruno s’installe dans le massif de chartreuse avec quelques compagnons pour, lui aussi, y vivre en ermite. Avec ses compagnons il fondra l’ordre des chartreux. Puis, viendra la réforme de Cîteaux et suivront les ordres mendiants. Les Dominicains et Franciscains eux aussi amoureux de la pauvreté.

C’est de cette envie de vivre pauvrement et humblement qu’est née l’architecture de Grandmont.

Pour vous en faire une petite idée, juste comme ça pour voir, je vous invite à faire un tour sur le site du film « le grand silence » vous trouverez le lien du site officiel du film, dans mes coups de coeurs. Mieux encore, allez voir ce film… et venez dire ici ce que vous en pensez… A très bientôt.

La Spiritualité mène à l’Architecture

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